L'alchimiste (1/5)

interesting and funny thoughts, and a different perspective on life :

Lorsqu’on voit toujours les mêmes personnes […] on en vient à considérer qu’elles font partie de notre vie. Et alors, puisqu’elles font partie de notre vie, elles finissent par vouloir transformer notre vie. Et si nous ne sommes pas tels qu’elles souhaitent nous voir, les voilà mécontentes. Car tout le monde croit savoir exactement comment nous devrions vivre. Mais personne ne sait jamais comment il doit lui-même vivre sa propre vie.

C’est un livre qui parle de la même chose que presque tous les livres, poursuivit le vieillard. De l’incapacité des gens à choisir leur propre destin. Et, pour finir, il laisse croire à la plus grande imposture du monde.

-Et quelle est donc la plus grande imposture du monde? demanda le jeune homme, surpris.

-La voici : à un moment donné de notre existence, nous perdons la maîtrise de notre vie, qui se trouve dès lors gouvernée par le destin. C’est là la plus grande imposture du monde.

Je suis le roi de Salem, avait dit le vieillard.

Pourquoi un roi bavarde-t-il avec un berger? demanda le jeune homme, gêné, et plongé dans le plus grand étonnement.

-Il y a plusieurs raisons à cela. Mais disons que la plus importante est que tu as été capable d’accomplir ta Légende Personnelle.

Le jeune homme ne savait pas ce que voulait dire Légende Personnelle.

C’est ce que tu as toujours souhaité faire.

Chacun de nous, en sa prime jeunesse, sait quelle est sa Légende Personnelle.

A cette époque de la vie, tout est clair, tout est possible, et l’on n’a pas peur de rêver et de souhaiter tout ce qu’on aimerait faire de sa vie. Cependant, à mesure que le temps s’écoule, une force mystérieuse commence à essayer de prouver qu’il est impossible de réaliser sa Légende Personnelle.

Il devait décider, choisir entre quelque chose à quoi il s’était habitué et quelque chose qu’il aimerait bien avoir. Et il y avait aussi la fille du commerçant, mais elle n’avait pas la même importance que les brebis, car elle ne dépendait pas de lui. La certitude lui vint que, si elle ne le revoyait pas, le surlendemain, la jeune fille n’y prendrait même pas garde : pour elle, tous les jours étaient semblables, et quand tous les jours sont ainsi semblables les uns aux autres, c’est que les gens ont cessé de s’apercevoir des bonnes choses qui se présentent dans leur vie tant que le soleil traverse le ciel.