Bac 99
L’année passée, François Gremion et Xavier Gachet ont pris l’initiative d’organiser une soirée pour fêter nos 20 ans de bac. 20 ans! Au programme de ce 25 mai 2019 étaient une visite de l’extension du bâtiment (2016), une consultation de nos épreuves de bac et un repas en ville. Je ne me suis pas inscrit à cette dernière partie, parce que je n’étais pas sûr de vouloir passer une soirée entière avec des gens que je n’ai pas revus depuis 20 ans. De façon générale, je ne savais pas trop quoi attendre de ces retrouvailles. En principe je m’en méfie un peu, parce qu’on finit toujours par mentalement comparer nos parcours et raconter 45 fois la même chose: qu’est-ce qu’il s’est passé ces 20 dernières années. Pour autant que 20 ans puissent être résumés en quelques phrases. Ensuite, il y a le problème qu’on ne reconnaît pas forcément les têtes après tout ce temps, ou on reconnaît la tête mais on ne se souvient plus du prénom. J’ai échangé quelques mots surtout avec les gens de ma classe (je vais utiliser les noms de famille d’il y a 20 ans…):
- Xavier Gachet. Xavier est dans la police scientifique. On a discuté de son abandon de l’EPFL après une année, puis il m’a avoué qu’il avait détesté la période du collège. C’est assez particulier, je crois qu’on est plusieurs dans la classe à avoir ressenti ça. Une bonne ambiance de classe, mais une période 16 ans - 19 ans vraiment chiante. La post-adolescence?
- Nicole Vaucher. Souriante, de bonne humeur, sociale. C’était sympa d’échanger quelques mots avec Nicole. Et de se marrer sur l’absence de qualité de nos épreuves de bac.
- Viviane Jaton. Je ne sais pas pourquoi, mais j’ai toujours trouvé que je pouvais parler très franchement avec Viviane. Il y a 20 ans, elle faisait partie des élèves de la Veveyse qui venaient au Collège du Sud, et était ma première voisine de pupitre au collège (et oui, on avait des places fixes)
- Mathilde Gobet. Je voulais m’excuser de mon (notre) comportement de merde à son égard pendant ces 4 ans au collège, mais j’ai oublié. Sans surprise, elle travaille actuellement dans la promotion des études d’ingénieur auprès de la gente féminine.
- Pierre Rime. On ne s’est pas beaucoup parlé. Le courant ne passait pas trop. Peut-être parce que j’ai compris depuis le collège ce que représente l’UDC, dont son père fait partie. Notre prof de maths et géo en première année du cycle, une lesbienne bien de gauche, détestait vraiment Pierre pour cette raison. Ce qui n’est pas très correct, mais me fait beaucoup sourire maintenant.
- c’est dommage que le reste de la classe n’était pas présent: Benoît Gremaud, Etienne Murith, Frédéric Pythoud, Mathias Rauber, Fabien Tâche.
Et d’autres personnes:
- Caroline Pittet. Anya m’avait dit qu’elle avait vu Caroline dans sa pharmacie, ce que Caroline m’a confirmé.
- Benoît Leibzig. Par hasard j’avais vu un documentaire qui montrait Benoît et sa famille qui ont choisi de s’installer dans la nature avec le strict minimum. Du coup, je lance un « comment ça va l’hermite? » qu’il n’a pas trop apprécié je crois. Je lui ai dit que j’ai beaucoup d’admiration et de respect pour ce qu’il tente de faire.
- Marc Vuichard est venu me parler, et je ne l’avais pas reconnu, alors qu’on avait eu les cours d’allemand ensemble pendant des années. Il était dans la filière latin-grec, mais a fini géomètre.
- Frédéric Poffet. Il y a toujours une personne avec laquelle l’échange est un peu awkward. Frédéric était cette personne ce samedi.
- David Meyer et Sylvie Curat. Les deux sont profs de sport au collège sauf erreur. On s’est juste salué. J’aurais bien voulu leur parler un peu plus, parce que j’ai des bons souvenirs d’eux. Mais quoi dire?
- Jacques Doutaz. Dad m’a récemment envoyé un article qui disait que Jacques allait devenir prêtre. What. C’est quelque chose que je ne peux vraiment pas comprendre, mais si c’est son truc, tant mieux pour lui.
- Catherine Pugin. Je crois qu’on s’est juste dit salut. Sa soeur et la mienne sont assez proches il me semble.
- Joanne Verdu. Là c’est moi qui était un peu awkward. Au cycle, Joanne m’avait marqué parce qu’elle avait un nom de famille peu commun en Gruyère, un accent du sud de la France peu commun en Gruyère, et un joli minois. Elle a conservé le nom et le joli minois, mais perdu l’accent. Donc je me rappelais bien d’elle. J’étais à côté de quelqu’un d’autre qui était dans cette situation classique lors de retrouvailles où on reconnaît la personne sans se rappeler du prénom. Du coup, je lance un « Joanne Verdu! » sorti de nulle part. Elle me regarde forcément un peu étonnée. Et voilà. On s’est pas parlé. Haha. Classique moi.
Tous mes échanges étaient très agréables, et forcément superficiels. Donc peut-être agréables parce que superficiels. Ça m’a pourtant donné un gros coup de blues. J’ai vraiment un mauvais rapport avec le passé, constamment l’impression d’avoir raté quelque chose. Au collège, je ne sortais pas, je passais beaucoup de temps sur le BMX. Je n’avais pas de petite amie. Sounds familiar? Exactement. C’est bien ça le problème. 20-25 ans ont passé, les choses n’ont pas vraiment changé, alors que ma vie est fondamentalement différente. Pourquoi alors avoir le blues du passé, si je sais pertinemment que si c’était à refaire, je le referais pareil puisqu’aujourd’hui c’est pareil? Je ne sais si je suis content ou non que Laura Brändli ne soit pas venue. Probablement content. Ça m’aurait juste donné encore plus le blues. D’ailleurs, toutes les filles de cette classe de 4 E2: Annic Berset, Jeanne Huguenot, Christelle Allemann, Joanne Verdu… Y avait eu un casting ou quoi?!
François a essayé de nous faire reprendre les mêmes place qu’il y a 20 ans. Ça a presque fonctionné. Tu peux cliquer sur les têtes des gens que j’ai réussi à repérer dans les 2 photos: